jeudi 24 mai 2012

24 heures chrono

En revenant de ma semaine de vacances il y a quelques jours, je savais que je devais me remettre à écrire mes chroniques, pour ne pas faire mourir ce blog qui me tient à coeur. Mais en prenant mon ordinateur pour commencer à rédiger, je me suis sentie bloquée. Pas d'inspiration, pas d'envie d'écrire sur ma semaine à l'UCPA de peur de ne pas savoir exprimer à l'écrit les moments géniaux que j'y ai passé, pas de source de questionnement ou de contrariété dans ma vie qui m'incitent à m'épancher de façon narcissique sur ce blog.
Bref, j'ai eu l'impression d'être arrivée face à un mur inspirationnel, et je me suis sentie très contrariée contre moi-même. Mais finalement, la source d'inspiration est arrivée… Et j'aurais bien aimé qu'elle n'apparaisse pas.

Si vous êtes des lecteurs assidus, vous savez certainement que j'avais commencé une histoire avec un certain Andersen depuis un peu plus d'un mois. Une histoire que je trouvais belle, qui me faisait du bien, et dans laquelle j'avais envie de m'investir aussi longtemps qu'elle resterait plaisante. Depuis mon retour de Guadeloupe, j'avais même l'impression qu'il s'investissait autant voir plus que moi, et j'avais enfin réussi à me sentir en confiance et à être moi-même avec lui.
Pourtant, je suis au regret de vous apprendre que cette histoire s'est malheureusement finie cette semaine, et que ce blog en a probablement été l'élément déclencheur. 
En moins de 24 heures, juste après avoir lu mes articles que je n'avais pas cherché à lui cacher, Andersen est passé de la phrase "Tu es la première relation sérieuse que je vis depuis plus d'un an et j'adore passer du temps avec toi" à "Tu te poses trop de questions, tu t'emballes trop, ça ne va pas le faire entre nous, il vaut mieux qu'on arrête". Une décision prise en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, sans aucun espoir de dialogue ou de révision. Un jour, nous étions dans mon lit, à passer un moment complice, rigoler et prévoir le week-end de l'Ascension ensemble. Le lendemain, nous nous sommes retrouvés assis au parc Monceau, séparés par 50 centimètres de gazon, en train de faire le bilan des quelques semaines qu'avait duré notre histoire.
En sortant de la station de métro Courcelles, quelques minutes avant mon rendez-vous avec Andersen, j'étais d'ailleurs tombée par hasard sur un mec avec qui j'étais brièvement sortie l'été dernier, et je m'étais dit "Croiser un ex juste avant de retrouver mon futur ex-copain, si ça n'est pas un signe du destin!".

Cette rupture a été brutale, tant dans le timing que dans la forme qu'elle a pris. Andersen n'a pas hésité à se montrer abrupt, limite méchant, pour me faire comprendre qu'il ne voulait finalement plus de moi dans sa vie. Il m'a reproché beaucoup de choses sans me laisser le bénéfice du doute, comme de ne pas avoir su me lâcher assez dans cette relation et d'avoir manqué de spontanéité. Je lui ai répondu qu'il ne fallait pas un diplôme en psychologie pour comprendre que mon attitude était probablement due à la succession d'histoires foireuses que j'avais vécue ces dernières années, des histoires qui se finissent aussi vite qu'elles ont commencé, sans aucune empathie ni considération pour l'autre. Et que celle qui se finissait à ce moment précis n'allait pas forcément m'aider à améliorer mon capital "confiance". Le spectre de Mister Draper n'était d'ailleurs pas loin, car je me rappelai qu'il avait mis fin à notre idylle à la même époque l'année dernière et qu'il m'avait lui aussi plantée au dernier moment pour le week-end de l'Ascension. Et être comparé à Mister Draper n'est pas vraiment une marque de gloire sur ce blog…
Au final, je me suis sentie victime d'un faux procès de la part d'Andersen, un procès qui était perdu d'avance, quoique je dise. Une accusation sans aucune tolérance, sans aucune envie de passer outre des petits défauts qui auraient pu se résoudre au moyen d'une bonne conversation. Je me suis aussi sentie trahie, car j'avais accepté de lui faire lire mes écrits pour être honnête et lui faire découvrir un peu plus ma personnalité ; et c'était justement sur ça qu'il me jugeait et me larguait, après avoir lu et compris de travers la moitié de ce que j'y avais écrit. Trahie car je n'avais pas inventé dans ma tête les paroles qu'il m'avait sorties quelques jours avant la rupture et qui m'avaient inciter à lui faire vraiment confiance : quand il m'avait proposé de l'accompagner lors de ses prochaines vacances, quand il m'avait dit que je lui avais manqué pendant mon séjour en Guadeloupe et qu'il s'inquiétait pour son futur départ au Danemark, et j'en passe. Des promesses en l'air que je n'avais pas demandées et dont je me serais bien passée! Enfin, j'étais en colère contre moi d'avoir fait confiance trop vite, d'avoir encore une fois cru que cette histoire pourrait être belle et sincère, alors qu'elle ne valait pas mieux que les autres.

En quittant le parc Monceau, par le chemin opposé à celui d'Andersen, tenant au creux de ma main la clé de mon appartement qu'il venait solennellement de me remettre, je pensai : "Quel gâchis, encore deux mois de perdus, encore une déception. Peut-être la déception de trop ?". Ce n'est pas sur lui que j'ai pleuré à ce moment-là, car malgré ce qu'il pensait, je ne m'étais pas emballée au point d'en être tombée amoureuse. Non, j'ai pleuré de rage et d'épuisement, face à l'accumulation un peu trop excédentaire de ce genre de fiascos. J'ai pleuré en sentant monter en moi cette peur que je connais bien maintenant, celle de ne plus avoir de discernement sur rien et de ne plus être capable de faire confiance à personne. Peur de ne plus être capable de me laisser aller au point d'éprouver à nouveau de l'amour un jour.

Pendant que j'écris cet article, en écoutant du Creedence Clearwater Revival et du Lana del Rey, le TGV traverse la France et m'amène passer le week-end de l'Ascension chez mes parents, là où les gens veulent de moi et savent apprécier celle que je suis. Et je me dis : Andersen, si tu lis cet article (et je pense que tu le liras), sache que cette rupture ne sera pas vaine. Elle m'obligera à me remettre à nouveau en question, elle me permettra d'apprendre de mes erreurs, de devenir une meilleure personne et de grandir. Mais surtout elle m'aidera à me montrer encore plus vigilante et sélective face aux nouvelles rencontres que je ferai, pour éviter à tout prix de retomber sur quelqu'un qui pense "raison et logique" avant "émotion". Quelqu'un qui arrive à se montrer égoïste et intolérant par manque de confiance envers les autres. Ce n'est pas comme ça que j'envisage les relations, et j'espère ne jamais en venir à les envisager comme ça.
Je lui souhaite sincèrement de trouver l'idéal féminin qu'il cherche et auquel je ne correspondais pas, sans oublier que les filles en face de lui peuvent être fragiles et ne méritent pas qu'on les mène en bateau pour rien.

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